Here you will find the Poem Air de la princesse d'Orange of poet Victor Marie Hugo
I Viens, ô toi que j'adore, Ton pas est plus joyeux Que le vent des cieux ; Viens, les yeux de l'aurore Sont divins, mais tes yeux Me regardent mieux. Avril, c'est la jeunesse ; Viens, sortons, la maison, L'enclos, la prison, Le foyer, la sagesse, N'ont jamais eu raison Contre la saison. Pour peu que tu le veuilles, Nous serons heureux ; vois, L'aube est sur les toits, Et l'eau court sous les feuilles, Et l'on entend des voix Du ciel dans les bois. Toutes les douces choses, L'hirondelle au retour Dans la vieille tour, Les chansons et les roses Et la clarté du jour, Sont faites d'amour. Aimer, c'est la première Des lois du Dieu clément. Le bois est charmant ; Et c'est de la lumière, Et c'est du firmament Qu'on fait en aimant. Belle, à la mort tout change ; Le ciel s'ouvre, embaumé, Superbe, enflammé, Et nous dit : viens ! sois ange ! Mais qui n'a pas aimé Le trouve fermé. II Mai dans les bois recèle Les amours innocents, Les amours innocents, L'homme en est l'étincelle, Les amours innocents, La femme en est l'encens. Couchez-vous sur la mousse Dans le beau mois de mai ; Dans le beau mois de mai, La chose la plus douce Dans le beau mois de mai C'est quand on est aimé. Parcourez les charmilles, Les sources, les buissons, Les sources, les buissons ; Autour des jeunes filles, Les sources, les buissons Chanteront des chansons. Sitôt qu'une femme aime, Au fond de son esprit, Au fond de son esprit Brille l'aube elle-même ; Au fond de son esprit Une rose fleurit. Vous qui voulez des flammes, Vous qui voulez des fleurs, Vous qui voulez des fleurs, Cherchez-en dans les âmes ; Vous qui voulez des fleurs, Cherchez-en dans les coeurs.